Exodus-2022 Media Mentions

Huit personnes sont tuées sous les yeux d’une jeune fille de seize ans

Nous publions le témoignage déchirant d’une habitante de Marioupol, recueilli dans le cadre du projet Exodus-2022. Lancée par le journaliste ukrainien Michael Gold, cette initiative a permis de rassembler des centaines de récits de réfugiés juifs de la guerre russo-ukrainienne. Ayant fui l’«opération de dénazification» menée par l’armée russe, les juifs russophones se sont retrouvés en Europe, en Israël, ou encore dans l’ouest de l’Ukraine. Les histoires de ces réfugiés, dont la vie a été détruite par les «libérateurs», sont particulièrement révélatrices.

Par Irina Poliouchkina, professeur de mathématiques à Marioupol

Le 24 février, je me préparais à partir au travail; je n’avais pas prêté attention aux informations. J’étais sur le point de sortir quand je reçus l’appel d’une mère d’élève qui voulait savoir si les cours auraient désormais lieu sur Zoom. Devant mon étonnement, elle m’explique que la guerre a commencé et que les cours ont été supprimés. J’allume la télévision: Kyïv et Kharkov étaient déjà sous les bombes.

Pensant que les médias poussaient à la panique, je me suis dit qu’au pire ce serait comme en 2014: une semaine d’échanges de tirs, et basta. Je n’ai même pas fait de stocks particuliers, mais quand je me suis ravisée, les magasins étaient déjà fermés. Je suis reconnaissante à la synagogue de m’avoir aidée à faire quelques provisions.
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